Page:Rousseau - Philosophie, 1823.djvu/210

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les grands génies ; que le satyre qui, voyant le feu pour la première fois, court à lui et veut l’embrasser, représente les hommes vulgaires qui, séduits par l’éclat des lettres, se livrent indiscrètement à l’étude ; que le Prométhée qui crie et les avertit du danger, est le citoyen de Genève. Cette allégorie est juste, belle ; j’ose la croire sublime. Que doit-on penser d’un écrivain qui l’a méditée, et qui n’a pu parvenir à l’entendre ? On peut croire que cet homme-là n’eût pas été un grand docteur parmi les Égyptiens ses amis.

Je prends donc la liberté de proposer à mes adversaires, et surtout au dernier[1] cette sage leçon d’un philosophe sur un autre sujet : Sachez qu’il n’y a point d’objections qui puissent faire autant de tort à votre parti que les mauvaises réponses ; sachez que, si vous n’avez rien dit qui vaille, on avilira votre cause en vous faisant l’honneur de croire qu’il n’y avait rien de mieux à dire.

Je suis, etc.

  1. M. Lecat, docteur en médecine, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen, connu par un grand nombre d’ouvrages. Il était de plusieurs académies, mais non de celle de Dijon dont il se disait membre, et qui, dans une délibération datée du 22 juin 1752, le désavoua formellement et fit insérer ce désaveu dans le Mercure du mois d’août 1752. Ce fut alors que M. Lecat se fit connaître.