Page:Roussel - Cosmologie hindoue d’après le Bhâgavata purâna.djvu/10

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la raison, ou plutôt, comme ici, de celles de l’imagination, risquent de se fatiguer en efforts d’autant plus douloureux qu’ils sont plus stériles. Encore est-il que ces efforts, ayant pour objet les plus légitimes et les plus nobles préoccupations de l’esprit humain, ne sauraient manquer d’exciter non moins vivement notre sympathie que notre curiosité.

Le plan que j’ai adopté est bien simple. Il consiste à laisser parler le poète, ou, si l’on préfère, le compilateur de ces antiques et populaires traditions, puis à coordonner ses témoignages et à exposer la doctrine qui s’en dégage.

Certes, il était aisé de trouver quelqu’un de plus compétent pour cette entreprise ; du moins ai-je essayé de me faire pardonner ma témérité en n’épargnant pas ma peine. Tout en m’aidant de la traduction d’Eugène Burnouf et de celle de mon regretté maître, M. Hauvette-Besnault, j’ai relu le texte d’un bout à l’autre, la plume à la main, revoyant avec un soin particulier les passages auxquels j’emprunte mes citations. Je me suis attaché à rendre le sens littéral de l’auteur, et me suis absolument interdit ce procédé plus habile que loyal qui consiste à juxtaposer des fragments de phrases et de pensées, afin d’en composer des sortes de mosaïques auxquelles on donne le dessin que l’on veut. D’ailleurs, je me suis fait une loi d’indiquer non seulement le livre et le chapitre où se trouvent les çlokas ou vers que je cite, mais le chiffre même de ces derniers. Le contrôle est donc aisé.

Quelle est la date du Bhâgavata ?

Voilà une question à laquelle on a souvent répondu, et de façons bien différentes. Les ennemis du Christianisme ont reculé le plus possible cette date. Comme ils trouvaient, dans les idées générales du poème et dans certains détails de la légende de Krishna, des rapports assez remarquables avec l’Évangile et Notre Seigneur Jésus-