Page:Roussel - Cosmologie hindoue d’après le Bhâgavata purâna.djvu/18

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existent positivement : ce sont des illusions qui se font illusion à elles-mêmes.

Nous retrouverons un jour cette Mâyâ sur notre chemin ; nous en parlerons alors plus en détails.

Dieu est tout-puissant ; il resplendit de son propre éclat. Ces expressions sont nettes ; sachons en gré à notre poète qui, nous ne le verrons que trop, ne nous gâtera pas toujours, sous ce rapport.

Rien n’est au-dessus de Brahme et sa gloire n’est pas une gloire d’emprunt ; double vérité dont nous ne douterons guère le jour où nous saurons que lui seul existe.

Ce Véda qui trouble les sages et que l’Être Suprême tire de son intelligence au profit du premier barde qui fut inspiré du ciel, prendra bientôt une telle importance qu’il sera Dieu lui-même ; n’anticipons pas.

Le triple produit des qualités existe en lui (dans cet être) de la même réalité que les phénomènes où l’on prend l’un pour l’autre les éléments, comme le feu, l’eau, la terre.

Il s’agit de ce que l’on appelle le triguna ou les trois qualités : le Sattva (la Bonté) ; le Rajas (la Passion) ; le Tamas (les Ténèbres). Ces qualités sont en Dieu à l’état de phénomènes apparents plutôt que réels, car, et l’auteur nous le répète à satiété : Dieu n’a point de qualités ; il n’a point de gunas, vu que rien ne le limite, qu’il ne saurait être d’une façon plutôt que d’une autre, mais qu’il est de toute façon, absolument.

En effet Dieu est l’Être existant, l’Absolu.

Voilà, peut-être, les deux traits les plus caractéristiques de cette description.

Dieu dit à Moyse : « Je suis Celui qui suis. Tu diras aux enfants d’Israël : Celui qui est m’envoie vers vous[1]. »

  1. Ex., III, 14.