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Viṣṇu, ai-je dit, est le dieu principal du Parvan que j’étudie présentement, je pourrais déjà dire qu’il l’est de tout le poème. Toutefois, il n’est pas le seul.

On lit encore, dans le Sabhâ-P., un hymne en l’honneur d’Agni. Le poète le place dans la bouche de Sahadeva. En voici le début :

« Je me prosterne devant toi, ô toi dont la fumée indique toujours la trace !… Tu sers à tous de sacrificateur, toi, la bouche des Dieux, le sacrifice personnifié ! On t’appelle Pâvaka parce que tu sanctifies chaque chose ; Havya-Vâhana parce que tu sers de véhicule au beurre clarifié que l’on verse en ton sein. Les Vedas sont nés pour ton service ; de là ton nom de Jâtavédas. Chef des Dieux, tu es appelé Citrabhânu, Anala, Vibhâvasu, Hutâça, Jvalana, Çikhi, Vaiçvânara, Piṇgeça, Plavaṃga, Bhuritejas. C’est de toi que Kumâra tire son origine, tu es Saint ; on te nomme Rudragarva et Hiraṇyakṛt… Ô Agni, tu es la cause première des eaux, tu es d’une grande pureté… Laisse les rayons de vérité qui émanent de toi… me purifier !… Toi le grand purificateur de tous les péchés, qui es né de Vâyu, et qui es toujours présent dans toutes les créatures, purifie-moi par les rayons de ta vérité ! etc. »[1].

Pour achever ce qui me reste à dire sur la divinité, ou les Dieux, tels que nous les présente le Sabhâ, toujours en éliminant ce que l’Âdi nous a appris déjà, je note ces deux passages relatifs au dieu des Morts.

« Le visage de Bhîmasena devint effrayant comme celui de Yama, à la fin d’un kalpa »[2] quand ce dieu s’apprête à tout détruire.

  1. XXXI, 42 et suiv.
  2. LXXII, 15.