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II. Sacrifices.

Maya, le divin architecte, s’occupant de bâtir un palais aux Pâṇḍavas, celui dans lequel devait se tenir la Sabhâ, se rendit, pour y chercher les précieux matériaux qui allaient entrer dans cette construction merveilleuse, sur les bords du lac Vindu, fameux par les grands personnages qui avaient habité ses rives. Là, le Maître de tous les êtres, Prajâpati, avait accompli cent sacrifices de très grande valeur[1] ; là se trouvaient des poteaux sacrificiels, faits de diamants, et des autels construits en or. Le poète observe qu’on avait employé ces matières pour l’ornement, afin de donner plus d’éclat aux cérémonies, mais que l’on n’avait pas eu l’intention d’établir une loi à ce sujet[2]. C’est qu’il ne fallait point décourager les fidèles ; or, si l’on avait posé en principe que tout sacrifice devait avoir son autel d’or et son poteau de diamants, bien rares eussent été les sacrifiants. C’est là, sur les bords du lac Vindu, que l’époux de Çacî[3] aux mille yeux par ses sacrifices avait obtenu le rang suprême : C’est aussi là que Nara et Nârâyapa, Brahmâ, Yama et Sthânu, lui cinquième[4], procèdent à la cérémonie du Sattra[5], au bout de chaque millier de yugas[6]. Maya mit quatorze mois à construire l’édifice[7].

  1. C’était vraisemblablement des Açvamedhas, ou sacrifices du cheval.
  2. III, 11 et seq.
  3. Indra, le même que Prajâpati. On l’appelait le Dieu aux mille yeux, Sahasrâksha et aussi le Dieu aux cent sacrifices, Çatahratu.
  4. Çiva.
  5. Sacrifice solennel où le Soma joue un rôle prépondérant. Il dure plusieurs jours et exige un grand nombre d’officiants.
  6. III, 13 et 15.
  7. Id. 37.