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Nous n’avons rappelé l’érection du palais des Pâṇḍavas qu’à propos des sacrifices offerts aux Dieux par les Dieux, et même par les plus grands, puisque nous voyons figurer parmi eux les personnages de la trimûrti : Brahmâ, Çiva et Viṣṇu qui est à la fois Nara et Nârâyana, son double avatar[1], le quatrième[2].

Comme les Parvans du Mahâbhârata se complètent l’un l’autre, et que nous devons, si Dieu nous prête vie, les dépouiller successivement, nous nous bornerons, au sujet du sacrifice, comme sur tous les autres points, à relever au fur et à mesure les passages qui nous intéressent ; c’est la méthode analytique ; la synthèse ne peut venir qu’après.

Dans le cours du long interrogatoire qu’il lui fit subir et dont nous avons déjà parlé, Nârada demanda à Yudhiṣṭhira :

« Quels sont les fruits que tu retires des Vedas, de tes richesses, de tes épouses, de ta science (des castras) ? »

Yudhiṣṭhira tout d’abord voulut savoir ce qu’il entendait par là, et comment ces choses pouvaient porter fruit. Nârada reprit :

« Le fruit des Vedas, c’est l’agnihotra[3] ; donner et jouir, c’est le fruit des richesses ; là satisfaction des sens et la progéniture, c’est le fruit du mariage ; les bonnes mœurs, tel est le fruit de la Çruti »[4].

Il serait donc inutile d’étudier les Vedas, si l’on n’offrait pas de sacrifices, de même que l’audition des livres saints, en général, ne servirait de rien, si elle ne réformait les mœurs.

  1. Id. 37.
  2. Cf. Bhâg. Pur. 2, VII, 6.
  3. Le sacrifice du feu.
  4. V, 110-112.