Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/101

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comme celle de ses pareils, affectait la forme pointue d’une platine humaine. Cette particularité, remarquée par hasard, avait décidé Urbain à tenter l’éducation de Romulus, qui, tel qu’un perroquet, s’était habitué, en deux ans de travail, à reproduire nettement n’importe quel son.

L’écuyer recommença l’expérience, demandant maintenant aux spectateurs des phrases complètes que Romulus redisait avec lui. Bientôt, se passant de souffleur, le cheval avec faconde débita son répertoire entier, comprenant maints proverbes, fragments de fables, jurons et lieux communs, récités au hasard sans aucune trace d’intelligence ni de compréhension.

À la fin de ce discours abracadabrant, Urbain emmena Romulus, qui murmurait encore de vagues réflexions.


L’homme et le cheval furent remplacés par Whirligig, qui, svelte et léger avec son costume de clown et sa face enfarinée, portait isolément par le bord, à l’aide de ses deux mains et de ses dents, trois profonds paniers finement tressés, qu’il déposa sur la scène.

Singeant habilement l’accent anglais, il se