Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/100

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Plusieurs refrains, joyeux ou patriotiques, amoureux ou dansants, suivirent cette première romance, gardant tous une grande unité d’où se dégageait une intense couleur locale.

Après une douce complainte finale, Lelgoualch se retira d’un pas alerte, en frappant de nouveau le plancher avec sa jambe de bois.


L’écuyer Urbain fit alors son apparition, en veste bleue, culotte de peau et bottes à revers, conduisant un magnifique cheval noir plein de sang et de vigueur. Un élégant licou ornait seul la tête de l’animal, dont la bouche ne subissait aucune entrave.

Urbain fit quelques pas sur la scène et plaça de face le splendide coursier, qu’il présenta sous le nom de Romulus, appelé en argot de cirque le cheval à platine.

Sur une demande formulée par l’écuyer, réclamant de l’assistance un vocable quelconque, Juillard lança le mot « Équateur ».

Aussitôt, répétant lentement une par une les syllabes qu’Urbain lui soufflait à haute voix, le cheval prononça distinctement « É… qua… teur… ».

La langue de l’animal, au lieu d’être carrée