Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/104

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Le premier sujet se répétait sur l’étendue entière de la mosaïque, et l’on voyait maintenant tout un délilé de vicaires semblant marcher par petits groupes vers un but inconnu.

S’approchant du troisième panier, le clown prit, en la dépliant, une grande pièce de drap noir, qui, par deux coins respectivement pourvus d’un anneau, fut aisément suspendue à deux crochets plantés d’avance dans la toile de fond et dans le mur gauche de la scène.

La tenture noire, tombant jusqu’au plancher, formait ainsi un large pan coupé auquel aboutissait, en partant de la tour monnayée, l’axe du mur de dominos.

Fraîchement exposée à l’air par la manœuvre de Whirligig, la face visible du drap était recouverte d’un enduit humide, sorte de glu neuve et brillante.

Le clown se campa gracieusement devant cette vaste cible, contre laquelle il se mit à lancer, avec une adresse merveilleuse, les cartes à jouer qu’il sortait par poignées de sa réserve.

Chaque léger projectile, tournant sur lui-même, venait infailliblement coller son dos bleu à la tenture et demeurait prisonnier sur l’enduit tenace ; l’opérateur paraissait faire une réussite en alignant symétriquement ses cartes, qui, noires ou rouges, fortes ou faibles, voisinaient