Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/144

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Nous marchions depuis quelques minutes quand soudain, sur la droite, un bouquet de feu d’artifice illumina l’obscurité en produisant de nombreuses détonations.

Une gerbe de fusées monta dans les airs, et bientôt, arrivés au faîte de leur ascension, les noyaux incandescents, éclatant avec un bruit sec, semèrent dans l’espace maints lumineux portraits du jeune baron Ballesteros, destinés à remplacer l’habituelle et banale série des pluies de feu et des étoiles. Chaque image, en sortant de son enveloppe, se déployait d’elle-même, pour flotter au hasard avec de légers balancements.

Ces dessins en traits de flamme, d’une exécution remarquable, représentaient l’élégant clubman dans les poses les plus variées, en se distinguant tous par une couleur spéciale.

Ici le riche Argentin, bleu saphir des pieds à la tête, apparaissait en habit de soirée, les gants à la main et la fleur à la boutonnière ; là une esquisse de rubis le montrait en tenue de salle d’armes, tout disposé à faire assaut ; ailleurs un buste seul, de dimension colossale, vu de face et