Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/193

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Fogar souleva de nouveau le bloc et le remit à sa place primitive.

La suppression de la douleur amena soudain le ralentissement puis l’arrêt de l’étonnante giration.

À l’aide de trois violentes secousses, Fogar délivra les chats, qu’il déposa étourdis et geignants dans la corbeille, tandis que le tentacule à triple ramification retombait inerte au milieu des reflets régulièrement transformés.

S’infléchissant vers la droite, l’adolescent reprit l’amphore et versa sur le savon blanc une certaine quantité d’eau, qui bientôt s’écoula en pluie par en dessous, grâce à d’étroites ouvertures ménagées dans le fond du récipient.

L’amphore, absolument vide, fut replacée auprès du cylindre à hélice, et le jeune nègre saisit à pleine main le savon humecté sur ses six faces plates de cube légèrement allongé.

Après quoi, se reculant le plus possible vers la tête du lit, Fogar, l’œil gauche fermé, visa longuement les trois lingots d’or, qu’il voyait l’un derrière l’autre sur un alignement parfait entre la corbeille des chats et le tapis aux cent pointes noires.

Tout à coup le bras du jeune homme se détendit avec souplesse.

Le savon, semblant exécuter une série complète