Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/20

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banque à Flore, qui, assise devant un bureau, semblait signer quelque reconnaissance de dette.

La rangée finale débutait par la « Police au Tripot ». Cette fois, un large balcon, d’où Flore se précipitait dans le vide, laissait voir, par certaine fenêtre ouverte, une grande table à jeu, entourée de pontes fort effarés par l’arrivée intempestive de plusieurs personnages vêtus de noir.

L’avant-dernier tableau, intitulé « La Morgue », présentait de face un cadavre de femme exposé derrière un vitrage et couché sur une dalle ; au fond, une châtelaine d’argent accrochée fort en évidence se tendait sous le poids d’une montre précieuse.

Enfin, le « Soufflet fatal » terminait la série par un paysage nocturne ; dans la pénombre on voyait le zouave brun giflant l’adjudant Lécurou, tandis qu’au loin, se détachant sur une forêt de mâts, une sorte de pancarte éclairée par un puissant réverbère montrait ces trois mots : « Port de Bougie ».

Derrière moi, fournissant un pendant à l’autel, une sombre bâtisse rectangulaire de très petites dimensions avait pour façade une grille légère aux minces barreaux de bois peints en noir ; quatre détenus, deux hommes et deux femmes de race indigène, erraient silencieusement