dans la salle, acclamèrent bruyamment Carmichaël, bissant toutes ses romances et criant : « Vive le 472 ! » à la grande joie des spectateurs qui regardaient avec étonnement le nombre tracé sur la jupe du jeune chanteur.
Parti le lendemain, Carmichaël n’avait pas eu le loisir de découdre l’extravagant ornement, qu’il voulait maintenant conserver comme un précieux souvenir de sa ville natale, dont un
simple caprice de Talou pouvait en somme le tenir à jamais éloigné.
Son récit achevé, Carmichaël se rendit sur la scène des Incomparables et chanta d’une façon éblouissante l’Aubade de Dariccelli. Sa voix de tête, montant avec une souplesse inouïe jusqu’à l’extrême limite du soprano, exécutait en se jouant les plus déconcertantes vocalises ; les gammes chromatiques partaient comme des fusées, et les trilles, fabuleusement rapides, se prolongeaient à l’infini.
Une longue ovation souligna la cadence finale, bientôt suivie de cinq nouvelles romances, non moins stupéfiantes que la première. Carmichaël, en sortant de scène, fut chaleureusement fêté par