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tout d’abord aux intrigues frivoles et avilissantes.

Le second tableau du prologue, touchant parallèle du premier, montrait Juliette enfant assise auprès de sa nourrice, qui la charmait par des contes gracieux ou terribles ; entre autres personnages fabuleux dépeints par la narratrice, on voyait la bienfaisante fée Urgèle secouant ses tresses pour répandre à l’infini des pièces d’or sur son passage, puis l’ogresse Pergovédule qui, rendue hideuse par son visage jaune et ses lèvres vertes, mangeait deux génisses à souper lorsqu’elle manquait d’enfants pour satisfaire son appétit.

Dans la scène finale qu’Adinolfa prétendait monter, une foule d’images empruntées au prologue réapparaissaient aux yeux des deux amants, qui, après l’absorption d’un breuvage empoisonné, devenaient la proie d’hallucinations continuelles.

D’après les indications du manuscrit, tous ces fantômes composaient une série de tableaux vivants, dont la succession trop rapide ne pouvait manquer de soulever à Éjur d’insurmontables difficultés.

Adinolfa pensa dès lors à Fuxier, dont les pastilles pouvaient, par leur effet pittoresque, tenir lieu de costumes et d’accessoires.

Accédant au désir de la tragédienne et promettant