Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/358

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Mais, à peine frôlée, la plaque peureuse et sensitive se replia sur elle-même, changeant de contours et même de nuance.

S’emparant avidement de ce nouveau spécimen, auquel il n’avait d’abord attaché aucun prix, Fogar commença l’ascension du couloir tortueux déjà parcouru.

Soutenu par la pression liquide, il remonta sans fatigue jusqu’à la plage, où il put faire quelques pas avant de se laisser tomber.

Peu à peu le cœur et les poumons reprirent leurs fonctions, et le sommeil léthargique fit place à une complète lucidité.

Fogar regarda autour de lui, ne se rappelant qu’à demi les détails de son voyage solitaire.

L’expérience, plus prolongée que de coutume, avait multiplié dans ses veines les engorgements dus à la coagulation du sang.

Courant au plus pressé, Fogar agrippa la fleur violette dont il s’était muni avec prévoyance.

L’opération habituelle, suivie de ressoudage immédiat, le délivra des caillots allongés, qu’il jeta au hasard sur le sable.

Aussitôt un mouvement se produisit dans le groupe des animaux marins, qui, depuis la chute de l’adolescent, étaient restés affalés sur le sol.

Habitués sans doute à se nourrir par succion du sang de leurs proies, les trois échantillons de la paroi verticale, obéissant à quelque irrésistible