Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/37

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comme pour lancer l’oiseau, qui, prenant son vol, vint s’abattre sur le sable, devant la statue de l’ilote.

Deux ouvertures à peine appréciables et distantes de plus d’un mètre étaient percées presque à ras de terre dans la face visible du socle noir.

La pie s’approcha de l’ouverture la plus lointaine, dans laquelle son bec pénétra subitement pour faire jouer quelque ressort intérieur.

Aussitôt, la plate-forme carrossable se mit à basculer lentement, s’enfonçant à gauche dans l’intérieur du socle pour s’élever à droite au-dessus de son niveau habituel.

L’équilibre étant rompu, le véhicule chargé de la statue tragique se déplaça doucement sur les rails gélatineux, qui présentaient maintenant une pente assez sensible. Les quatre roues en lamelles noires se trouvaient préservées de tout déraillement par une bordure intérieure qui dépassait un peu leur jante solidement maintenue sur la voie.

Parvenu au bas de la courte descente, le wagonnet fut arrêté soudain par le bord du socle.

Pendant les quelques secondes consacrées au trajet, la pie, en sautillant, s’était transportée devant l’autre ouverture, au sein de laquelle son bec disparut vivement.

À la suite d’un déclenchement nouveau, le mouvement de bascule s’effectua en sens inverse.