Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/371

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sous le rapport spécifique, n’offraient aucune prise appréciable aux impressions lumineuses.

Selon toute évidence, c’était seulement à une certaine phase de leur gigantesque maturité que les neigeux roseaux recueillaient les contours colorés frappant leur tissu.

Le jeune homme se promit d’épier ce moment afin d’en tirer parti.

Les vues fixées sur la plante initiale ne pouvaient en effet le satisfaire, étant donné leur aspect trouble et nuageux.

Il voulait créer des épreuves nettes et fines, dignes d’être avantageusement placées devant tous les yeux.

Sans aucune aide, Fogar fit dans le Béhuliphruen une provision de terre végétale qu’il étala en couche épaisse contre une des parois de sa case.

C’est là qu’il transplanta ses roseaux monstres, qui, pareils à certaines algues amphibies, s’accommodèrent sans peine de cette nouvelle culture purement terrestre.

Dès lors le jeune noir resta sans cesse confiné dans sa case, surveillant jalousement son parterre, qu’il soignait avec une sollicitude constante.

Un jour, penché sur l’étroit massif, il regardait une de ses plantes, qui, déjà élancée, semblait