Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/443

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


2° Un festin espagnol accompagné de danses échevelées.

3° La légende du poète provençal Giapalu, qui, étant venu certain jour chercher l’inspiration dans le site pittoresque où le Var jaillit du sol, laissa surprendre ses secrets par le vieux fleuve, curieusement penché pour lire au-dessus de son épaule. Le lendemain, les flots murmurants récitèrent depuis la source jusqu’à l’embouchure les vers nouveaux, qui frappés au coin du génie furent aussitôt connus dans tout le pays sans apporter aucun nom d’auteur. Giapalu stupéfait voulut en vain établir sa paternité ; on le traita d’imposteur, et le pauvre poète mourut de chagrin sans avoir connu la gloire.

4° Une particularité du pays de Cocagne concernant la régularité du vent, qui donnait l’heure exacte aux habitants sans aucune peine d’entretien ni de remontage d’horloge.

5° Une aventure galante du prince de Conti, racontée par lui-même en ces termes discrets dans sa correspondance :

Au printemps de l’an 1695, François-Louis de Bourbon, prince de Conti, était l’hôte d’un vieillard octogénaire, le marquis de ***, dont le château se dressait au milieu d’un parc immense et ombreux.

L’année précédente, le marquis avait épousé une jeune femme dont il se montrait fort jaloux,