Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/447

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et de ramener en même temps le prisonnier et le blessé.

Le docteur Leflaive pansa la plaie et promit de sauver le malade.

Dès le lendemain, tout danger de mort était complètement écarté, mais des troubles psychiques ne tardèrent pas à se manifester, déterminés par une importante lésion du cerveau. Séil-kor avait perdu la mémoire et se refusait à reconnaître aucun visage.

Darriand, en visitant le malade, vit une occasion merveilleuse d’accomplir un miracle à l’aide de ses plantes hypnotiques. Possédant plusieurs pellicules vierges de tout coloriage, il pria Bedu de peindre sur une de ces longues bandes souples et transparentes un certain nombre de scènes empruntées à la période la plus marquante de la vie de Séil-kor.

L’idylle avec Nina devait sans conteste avoir la préférence. Transporté auprès de son amie, qu’il croirait réellement présente à ses yeux, le jeune noir pourrait éprouver une émotion salutaire propre à lui rendre brusquement toutes ses facultés.

Parmi les reliques du pauvre dément on trouva une large photographie, qui, montrant Nina de face, fournit à Bedu de précieuses indications.