Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/54

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Ce phénomène semblait prévu par Rhéjed, qui, au bout d’un moment, retourna la porte pour la maintenir obliquement à une courte distance du sol.

Le jet visqueux, promené sur cette nouvelle face du battant, forma en peu de temps une couche circulaire d’une certaine étendue.

À la fin, la source animale s’étant brusquement tarie, Rhéjed coucha le rongeur au centre même de la flaque toute fraîche. Puis il redressa la porte sans s’inquiéter du cadavre, qui, agrippé par l’étrange glu, resta fixement à la même place.

D’un mouvement sec Rhéjed dénoua son pagne, dont il colla l’extrémité sur la première face du battant, plus sommairement enduite que la deuxième.

L’étoffe rouge adhéra sans peine au vernis baveux, qu’elle recouvrit complètement.

La porte, recouchée à plat, cacha un fragment de la longue ceinture, en exposant aux regards le rongeur englué.

Rhéjed, tournant sur lui-même pour dérouler son pagne, s’éloigna de quelques pas et s’immobilisa dans une pose d’attente.

Depuis un moment une odeur étrange, due à l’écoulement de la bave, s’était répandue avec une violence inouïe sur la place des Trophées.

Sans paraître surpris par la puissance de ces émanations, Rhéjed levait les yeux comme pour