Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/96

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à son point de départ et fut rendu à Jenn resté debout sur la scène.

Aussitôt le barnum poussa un ressort secret qui ouvrit, ainsi qu’une boîte prodigieusement plate, la table rouge formée en réalité de deux parties reliées par une fine charnière.

Le disque inférieur s’abaissa de profil en plan vertical, pendant que, soutenue par Jenn, la rondelle qui tout à l’heure jouait le rôle de couvercle supportait toujours horizontalement la figure barbue.

En dessous pendait maintenant, recouvert du classique maillot couleur chair, un minuscule corps humain qui, grâce à une atrophie absolue, avait pu tenir jusqu’alors dans l’étroite cachette de la table creuse, épaisse au plus de trois centimètres.

Cette vision soudaine complétait la personne de Philippo, nain loquace qui, montrant une tête normalement développée, vivait en parfaite santé malgré l’exiguïté de son impressionnante anatomie.

Continuant à parler en crachant, l’étonnant bavard agitait de tous côtés ses membres de marionnette, comme pour donner libre cours à sa gaîté pleine d’inlassable exubérance.

Bientôt, prenant Philippo par la nuque après avoir écarté l’armature de fer mobile sur plusieurs charnières à cran d’arrêt, le barnum, avec