Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/101

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Avec un bruit de cuivre et de lamelles, roule
Tout droit sur son pourtour, au milieu de la foule ;
Mais un soulier qu’il touche en passant compromet
Son équilibre, et près de Gaspard il se met
À tourner sur lui-même ; on peut, du regard, suivre
Le chemin flou que font les lamelles de cuivre
En tournoyant ainsi, pas vite, à leur éclat ;
Le tambourin finit par se poser à plat,
Et l’on entend alors les lamelles se taire ;
C’est le côté tendu qui touche sur la terre.
Un cavalier là-bas, auquel il appartient,
Remue, en Espagnol ; c’est de lui que provient
Le trouble dont ils ont ressenti la poussée ;
Les sourcils rapprochés, la face courroucée,
Il ne sait plus que faire et, se tenant debout
Sur ses étriers courts, ne peut venir à bout
De son âne tout noir qui tournaille sur place
Sans jamais ralentir ni presser, quoiqu’il fasse
Pour lui tourner le front dans l’autre sens ; le mors,
À force de tirer sur la rêne, pend hors