Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De la mâchoire ; il fait de rapides ruades
Qui reculent les gens. Mais un des camarades
Qui l’attendent là-bas en désordre, descend
Lestement de son âne arrêté ; puis laissant
Au voisin son tambour et sa bride, il enfonce
Son chapeau dont le bord un rapide instant fronce
De gros plis sur son front ; ensuite, vite il court
Vers l’autre ; les glands clairs dont son veston très court
Est garni tout autour, au-dessus de sa taille
Sur laquelle s’enroule une ceinture paille,
Tremblotent aux cahots ; il vient de prendre exprès,
Pendant que l’âne allait tout en rond, le plus près
Possible de son mors tout de travers, la rêne,
Et de toute sa force, en tirant, il entraîne
L’âne qui maintenant s’éloigne à reculons,
Malgré tous ses efforts et malgré les talons
Du cavalier rageant toujours et qui les entre
Le plus fort qu’il le peut dans le poil de son ventre.
À la fin le nouvel Espagnol, voyant bien
Que ce n’est pas ainsi qu’on aura le moyen