Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/110

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Très contente se trouve, en ligne tout l’ensemble
Remuant et grouillant tout de son long, du quai
Saint-Jean-Baptiste. Alors Roberte au coup d’œil gai
Des masques et des chars venant à leur rencontre
S’arrête et, retenant Gaspard, elle lui montre
L’aspect du défilé général en disant :
« Regarde, on peut en voir une masse à présent. »
Au plein soleil l’ensemble à certains points miroite ;
Plusieurs chars espacés sur la ligne très droite
D’un bout à l’autre, et courbe un peu, du défilé
Sont séparés par tout un flot bariolé
De sujets plus petits. Une tête de vache
N’est déjà plus très loin, blanche avec une tache
Jaune et longue prenant tout le milieu du front ;
Parfois le char, glissant sans cahots, interrompt
Le bruit que l’on commence à pouvoir bien entendre,
De la grande clochette au gros son, qu’on voit pendre
À son cou, son anneau passé dans un collier
D’épais cuir noir. Plus loin un char en escalier
Scintille ; chaque marche est très large ; un grand nombre