Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/115

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Elle court ; inquiète, elle se préoccupe
Des confettis, tâchant d’avance de les voir ;
Elle ne cesse avec tout ça d’en recevoir,
Tout le monde la prend pour but, quoi qu’elle fasse ;
De la main elle tient un masque sur sa face
Laissant le caoutchouc tout à l’intérieur.
Un pierrot voulant lui causer une frayeur
S’arrête en la voyant passer et fait le geste
De préparer sa pelle : un instant son bras reste
Menaçant, immobile ; en croyant le danger
Proche, la femme lève un bras pour protéger
Sa figure ; toujours le pierrot la menace
Et cherchant tout de même à l’atteindre, finasse.
Il relève son bras puis le baisse, faisant
Semblant de la guetter avec soin, soi-disant
Pour la surprendre avec quelque moyen perfide ;
Tout à coup il brandit très fort sa pelle vide
Et la vise ; elle a fait un brusque soubresaut
En relevant son coude encore un peu plus haut ;
Ensuite, en ne sentant rien, elle se hasarde