Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/121

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Traînant et nasillard qu’il se donne est stupide
Et lourd, et son parler n’est pas assez rapide
Avec les mots venant mal, pour être amusant ;
Gaspard lui dit : « Finis, veux-tu, ta soi-disant
Maladie et va-t’en au galop. » Il affirme
De nouveau qu’il est bien réellement infirme
Et pour le leur prouver montre son pied trop court.
Puis, partant tout à coup d’un rire bête, il court,
Semblant ne plus penser à sa jambe trop basse ;
Sa manche qu’il agite est trop longue, et dépasse,
En leur faisant adieu, sur sa main, de beaucoup ;
Il donne, après cela, sans raison, un grand coup
Des deux poings dans le dos d’un pierrot ; il échappe
Au coup de pied que l’autre allonge, et qui n’attrape
Malgré la violence, en ne l’atteignant pas
Lui-même, que la blouse en relevant le bas,
Avec beaucoup de plis en courbes, de l’étoffe ;
Le boiteux se retourne alors, puis apostrophe
Le pierrot, lui criant : « Parole, c’est assez
Réussi. » Des deux mains il fait un pied de nez