Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/130

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Il dit que ça suffit et qu’il serait bien aise
Que la plaisanterie, enfin, bonne ou mauvaise,
Cessât, car il commence à trouver agaçant
Qu’on l’accompagne ainsi, d’un ton bref et cassant ;
L’autre fait un salut profond, plein d’ironie,
Et dit que, sa chanson d’amour étant finie,
Il va quitter, hélas ! des gens si comme il faut.
Il parle en découvrant toujours ses dents d’en haut
S’entre-croisant beaucoup dans sa mâchoire étroite ;
Il ajoute d’un air faux qu’il a l’âme droite
Et qu’il respectera désormais la vertu
De madame. Il s’éloigne en reprenant : « Veux-tu
Me suivre en ma chaumière ? » avec un ton encore
Plus poseur et la voix plus tremblante et sonore.
Sa chanson dans le bruit environnant se perd
À l’endroit piano qui vient.