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Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/185

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S’ils vont dans cette rue au milieu d’un tumulte
Pareil ; disant, pour lui, que plus il se consulte
Et plus il a peur d’être en dix pas enfoui
Sous tous ces confettis ; mais Roberte dit : « Oui,
J’y vais. » Il dit que c’est eux que cela regarde,
Qu’en ce cas il s’éloigne et qu’elle prenne garde,
Car un monde semblable est vraiment dangereux,
Qu’on peut être étouffé, qu’il en tremble pour eux
Très fort ; qu’en tous les cas, avant qu’on ne se quitte
Peut-être pour toujours, hélas ! tellement vite
Il veut de tout son cœur leur faire ses adieux ;
Que si malgré son rhume il devenait très vieux,
Il ne les oublierait jamais et qu’il s’excuse
S’il leur a trop parlé, car parfois on l’accuse
Dans sa famille d’être à certains jours bavard ;
Qu’il faut venir chez lui le voir au boulevard
Carabacel, que c’est de la sorte qu’on prouve
L’estime que l’on a pour quelqu’un, qu’on le trouve
Toujours en redingote en velours le jeudi
Dans son plus beau salon toute l’après-midi ;