Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/245

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Les jambes, commençant juste à la selle, ont l’air
De bien continuer leur corps, comme leurs vraies ;
On voit, se côtoyant toutes proches, deux raies
Jaunes des deux côtés de la couture, à leur
Culotte de cheval de la même couleur
Que l’habit dont les pans s’écartent sur la croupe ;
Trois ensemble, causant derrière, font un groupe ;
Tombant presque à leurs pieds ; à partir du genou,
Transparent, ayant l’air d’être très mince et mou,
Comme une jupe, un grand morceau d’étoffe rouge
Est collé tout autour de chaque âne ; elle bouge
Et frissonne, bordée en bas par un galon,
Laissant voir seulement très peu du pantalon
Ordinaire qu’ils ont et qu’on veut qu’elle cache ;
Ils portent une longue et noirâtre cravache
À mèche rouge avec leurs mains droites qui sont
Ballantes à leur pas ; dans la main gauche ils ont
Leur bride ; un d’eux voulant voir quelque chose touche
À son faux genou droit. Les ânes ont la bouche
Ouverte, laissant voir un rang de grandes dents ;