Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/251

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C’est vous mademoiselle… attendez, est-ce chez
Mes cousins Darincy-Peck que je vous ai vue
Pour la dernière fois quand nous vous avons eue
Entre nous deux pendant dîner, mon frère et moi ? »
Elle reprend : « J’aurais bien désiré, ma foi,
Dîner de la façon de cette demoiselle, »
Mais déclare qu’hélas ! non, ce n’était pas elle,
Et qu’elle est mariée et madame, d’ailleurs.
Il redemande : « Ainsi, vous m’avez vu plusieurs
Fois ? » Elle dit : « La la, pour ça, je vous le jure,
Vous allez tout à l’heure en faire une figure ! »
Soudain il rit et dit : « Ah ! cette fois, j’y suis !
C’est trop fort, justement je n’y pensais pas. » Puis
Dit un nom et la femme entendant cela pouffe ;
Il dit qu’il ne faut pas surtout qu’elle s’étouffe
Et qu’elle fera mieux de se nommer enfin,
Car il donne sa langue au chat s’il en a faim.
Elle dit : « Ah ! vous qui vouliez tant qu’on vous laisse
Chercher, vous renoncez tout de même. » Elle baisse
Son capuchon orange et blanc ; puis prenant soin