Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/252

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De ses cheveux, pourtant qui n’en ont pas besoin,
Déjà complètement ébourriffés, elle ôte
Avec précaution, en faisant une haute
Courbe, le caoutchouc assez mou qui revient
Par-devant, sur le nez du masque qu’elle tient
Encore quelque temps appliqué sur sa face
En lui disant : « Alors il faut que je me fasse
Voir ? Vous ne changez pas d’avis ? Eh bien, tenez ! »
Elle ôte, en le tenant dans ses doigts par le nez,
Son masque. Le pierrot dit : « Non, ça c’est trop raide,
Par exemple, » en riant. « Non, vous étiez si laide,
Avec ça, vous savez, ah ! ce n’était que vous ? »
En marchant il s’amuse à lever les genoux
Très haut, en se tapant dessus l’un après l’autre
Avec les bras tout mous. Elle dit : « C’est la vôtre
De figure qui m’a bien fait rire à l’instant. »
Roberte les dépasse assez près ; elle entend
Leurs exclamations durer encore, comme
S’ils étaient tous les deux de vieux amis.