Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Gaspard demande à Roberte : « Pourquoi
N’ôtes-tu pas ton voile ? » Elle dit : « Oui, j’y pense,
Je ne sais vraiment pas pourquoi je me dispense
D’y voir clair. » Il répond : « Je vais t’aider, veux-tu ? »
Ils s’arrêtent tous deux. Puis, ayant rabattu
Le capuchon, il prend le masque, puis dénoue
La voilette, disant : « C’est que, tu sais, j’avoue
Que je l’avais serrée, en la mettant, très fort,
Pour que ça tienne mieux ; mais j’ai peut-être eu tort,
Car je n’arrive plus moi-même à la défaire ;
Ah si, voilà. » Roberte, en s’en ôtant, préfère
Qu’il la garde, disant : « Ah ! ça me semble un peu
Drôle, moi, tout à coup, de ne plus y voir bleu ;
Je dois être, dis-moi, joliment bien coiffée ? »
Il lui dit qu’elle n’est pas trop ébouriffée,