Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/264

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Embrasser aux cheveux en disant : « Mon chéri, »
Puis plonge dans le sien son regard attendri.
Ils restent quelque temps de la sorte, en silence ;
Tout doucement pendant qu’il marche il la balance
En la fixant toujours de son regard câlin ;
La bouche tendrement en avant, il dit : « Hein,
Comme on se moque un peu du reste tout de même,
Quand on est tous les deux ensemble et quand on s’aime. »
Il serre de nouveau, puis lui donne le bras
En lui lâchant la taille. Il demande : « Tu n’as
Jamais eu de regrets, après, de t’être enfuie
Si vite ainsi ? » Tout en marchant elle s’appuie
Sur lui tous les deux pas ; elle répond : « Jamais…
Jamais… jamais. » Il dit : « Et si tu ne m’aimais
Plus ? » Elle fait : « Voulez-vous bien un peu vous taire,
Monsieur. »

En ce moment ils trouvent de la terre
Sous leurs pieds, remplaçant tout à coup le sol dur
Très uni, régulier, de larges pierres sur