Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/263

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Elle chantonne un peu : « Prom’nons-nous dans les bois, »
Rythmant de son pas lent ; puis reprenant sa voix :
« Hein, qu’on est mieux ici qu’à Paris, tu ne trouves
Pas ? » Il répond : « Oh ! si. » Puis elle : « Tu m’approuves,
Alors, de t’avoir fait planter là ton maudit
Théâtre de malheur où l’on ne t’applaudit
Jamais suffisamment, comme tu le mérites,
Où l’on ne te comprend pas, où tes hypocrites
De camarades sont là tous après toi tant
Qu’ils sont. » Lui : « Sois tranquille ; ah ! je suis trop content
De ne plus être là dans cette affreuse boîte ;
Va, maintenant c’est bien fini, je ne convoite
Plus avec cette ardeur splendide, aucun succès ;
Je te promets qu’ils sont bien loin les beaux accès
De désespoir farouche et de rage impuissante,
C’est bien fini ; pourvu maintenant que je sente
Ma Roberte tout près de moi, comme ça, là,
Je ne demande plus rien à personne. » Il l’a
Serrée un peu plus fort avec son bras ; il baisse
La tête vers son front, à gauche ; elle se laisse