Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/275

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Mais elle dit : « Attends, attends. » Elle s’occupe
De relever avec sa main droite sa jupe
Un peu sur le devant ; puis elle dit : « Allons. »
Il ajoute : « Tu vas appuyer tes talons
Bien ferme, n’est-ce pas ? Attention, je monte,
Es-tu prête ? » Elle dit : « Va, je suis prête. » Il compte,
Lui secouant trois fois la main : « Une, deux, trois, »
Et part. Roberte dit : « Toi, qu’est-ce que tu crois
Qu’elle peut bien avoir de hauteur, cette côte
Terrible ? » Il dit : « Je pense à peu près qu’elle est haute
De trois mètres, peut-être un peu plus, je ne sais. »
Elle dit : « Je vais bien ; si je te dépassais
Avant que nous soyons en haut, ce serait drôle,
Hein ? » Elle se dépêche un instant et le frôle,
Gardant toujours sa main. Ils posent tous les deux
Le pied en même temps, juste, en haut. Autour d’eux
Tout est désert. Roberte en se mettant à rire
De sa course à la fin, dit : « Mais c’était bien pire
À descendre après tout qu’à monter, on est fou
D’avoir si peur de ça. » Lui, demande : « Par où