Aller au contenu

Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sa main droite pendant qu’elle redit le chant :
« Prom’nons-nous dans les bois, » il la prend par la taille,
Conservant sa main gauche. Au loin un groupe braille ;
On entend un cheval immobile hennir,
Loin aussi, par là-bas. Lui, sans la prévenir
Pour la faire tourner complètement, la pousse
Du bras droit, lentement, par une étreinte douce
Pendant qu’en pressant sa main gauche, il la retient
Toujours sans lui parler, la regardant. Il vient,
Lui, de s’arrêter là, mais sans qu’elle comprenne
Encore ce qu’il veut ; maintenant il l’entraîne
Plus fort, en la faisant tourner autour de lui,
En lui donnant toujours son bras pour point d’appui ;
Et presque sans savoir comment, elle se trouve
Dans le sens opposé. Lui, longuement la couve
Du regard, sans parler, en gardant son même air.
Il s repartent avec, à leur gauche, la mer.