Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/301

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Un déjà, trottant sans bouger. Ils sont à gauche
De la longue boutique aux tourniquets. En haut
Des lampes font un fort éclairage. Bientôt
Du monde arrive en masse. Une femme s’installe
En s’aidant d’un gros homme en marron ; elle étale
Sa jupe sur la croupe et se met à crier,
Car l’homme en lui mettant le pied dans l’étrier
Lui pince le mollet. Une femme inquiète
Reste, en parlant, debout auprès d’une fillette
Qui vient de s’installer, vite, à califourchon,
En mettant dans son dos le tout petit manchon
Blanc qui lui pend au cou ; la femme renouvelle
Plusieurs gestes prudents. Tournant la manivelle
Vite, l’homme surveille un peu tout ; l’orgue fait
Des sons entrecoupés, hachés, donnant l’effet
De sortir bousculés et secs, de se poursuivre ;
Devant on voit beaucoup étinceler le cuivre
Des larges pavillons de trompette que font
Des sortes de tuyaux touffus, sombres au fond
Dans leur milieu ; sans cesse une foule hâtive