Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/302

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S’installe. On croit entendre une locomotive
Siffler soudain ; un maigre enfant vient d’avoir peur,
Tournant la tête ; c’est la machine à vapeur
Qui siffle avec de la fumée ; elle commence
À faire aller en rond, bientôt vite, l’immense
Et lourde course ; on voit des cavaliers sur tout
Le cercle vite empli par la foule ; debout
Sur ses deux étriers, un enfant sur sa bride
Se cramponne très fort ; la rapidité ride
La mince étoffe bleu clair du pan d’un foulard
De femme, qui dépasse en arrière du quart.
Des sortes de traîneaux, de voitures sans roues
Finissant en avant en pointe, par des proues,
Tiennent de temps en temps la place des chevaux.
On croirait d’abord voir toujours des gens nouveaux,
Puis on les reconnaît, venant aux mêmes places
Pareils. Sauf à l’endroit pris par l’orgue, des glaces
En polygone sont au milieu, tout autour,
Et pourraient faire croire à de l’espace à jour ;
Aux soudures de chaque un peu de reflet tremble