Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme heureux en pensant qu’ils sont en train de frire.
La musique s’entend, toujours sourde. Bientôt
Le couvercle remonte et s’arrête aussi haut
Qu’avant ; les marmitons, vite, en une seconde
Se sont tous relevés, puis ils refont leur ronde
Déhanchée en riant et se donnant le bras ;
Ils changent de côté presque aussitôt.

En bas,
Sur le plancher du char, recouvert en parties
De minces paillassons, des femmes travesties
Ont un costume, blanc aussi, de pâtissier.
Une d’elles touchant à la boucle d’acier
Qui brille à son genou, remet dedans, bien plate,
En la tirant du bout avec ses doigts, la patte
De sa culotte courte en velours jaune clair,
Dans laquelle des bas entrent, couleur de chair ;
Elle a de fins souliers mordorés ; tout le reste
Du costume est pareil aux marmitons ; la veste
Blanche est très ajustée ; en haut, sous son bonnet