Page:Roussel - La Doublure, 1897.djvu/84

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Plus grand et fantaisie aussi, l’on reconnaît
Par la grosseur de tête et, de plus, à la nuque,
Par un léger écart, que c’est une perruque
À cheveux courts et non ses vrais cheveux qu’elle a.
En bas, sur la chaussée assez libre, voilà
Qu’au son de la musique entraînante des couples
Se mettent à tourner avec lourdeur, peu souples,
Ayant l’étoffe en plus de leurs déguisements
Sous lesquels on leur sent autant de vêtements
Quand même, à leur grosseur lente, que d’habitude.

Au milieu, dominant toujours la multitude,
L’immense juge, maigre, et que l’on ne voit plus
Que de dos, fait sans cesse alentour des saluts
Très raides, d’une pièce, en croisant tous les masques.
Et pendant qu’il remue ainsi, ses grands bras flasques
Battent dans tous les sens, se cognant à son corps ;
Des bouts de doigts tout plats, en carton, passent hors
Des manches. Chaque fois qu’en marchant il s’incline,
On voit pointer un peu derrière, à son échine,