Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/104

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Leur tient lieu de tambours, de clairons, de musique,
Chant qui doit regorger de patrie et de sang ;
Ils sont six, se suivant strictement deux par rang,
Marquant le pas avec décision et force
Et cambrant comme des guerriers braves le torse ;
Ils frappent tous le sol ensemble, exactement,
Imitant la raideur crâne qu’un régiment
Met en pratique lorsqu’il est à l’exercice.
En premier, remplissant le solennel office
Du magistral tambour-major, vient un enfant ;
Il est content de son rôle et d’être en avant ;
Il marche sur les deux pointes, ce qui le hausse ;
Il a dans la main droite une canne trop grosse
Pour que ce soit la sienne ; il la tient par le bout
Et la conserve avec ferveur, digne et debout ;
En haut un grand mouchoir s’y déployant y flotte,
Il obéit au vent, se détire, gigote,
Fixé solidement, sans danger, en deux points
Par deux nœuds fabriqués avec deux de ses coins ;
C’est comme un drapeau mal construit ayant pour hampe