Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/124

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Même au premier venu ; ce dur collier qui pique
Ne va pas avec cet ensemble pacifique
Où l’on ne trouverait pas un désir mauvais,
Pas une intention rageuse ; il est trop près
Pour que la laisse, assez étendue, assez grande,
Fasse une ligne droite et rigide et se tende ;
Elle forme une courbe ample dont le milieu
S’abaisse vers le sol ; même il s’en faut de peu
Qu’elle ne traîne dans la poussière, par terre ;
Son autre extrémité s’entortille et se serre
Sur une main de la fillette en tours nombreux ;
La longueur partielle est restreinte par eux.
Devant le personnage aux brillantes lunettes,
Dont le sourire fait reluire les pommettes,
Un enfant lourd et bien portant est accoudé
Au parapet ; près des tempes il est ridé,
Car dans la pose qu’il a choisie il enfonce
Sa tête dans ses deux mains et sa peau se fronce
Imperceptiblement au-dessus de ses doigts,
Qu’il tient tous verticaux inflexibles et droits ;