Lui semble uniquement rébarbative et rude ;
Mais sitôt qu’il s’agit de prouesses, d’ébats,
De bonds, il se met dans d’indicibles états,
Devient le plus ardent de tous. Il a deux frères
Plus grands que lui, qui se disent de grands mystères
Et qui, debout à sa gauche, parlent tout bas ;
L’aîné, délicat, mince, avec des cheveux ras,
Réclame du silence et veut que l’autre écoute
Religieusement quelques mots qu’il ajoute
À sa tirade dont il prolonge la fin ;
Il est précocement intelligent et fin ;
Il sait traduire avec surabondance et verve
Les mille événements ou défauts qu’il observe ;
Il semble heureusement doué, spirituel,
Mais sans vengeance, sans jamais un mot cruel
Dit par derrière ; c’est à peine s’il débute
Dans la vie, et déjà, non sans profit, il scrute
Les tendances, le moi de chaque individu,
Qu’il retrace sans qu’un détail en soit perdu,
Sans qu’il omette ou passe une seule nuance ;
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