Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/153

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Elle est simple, en dehors, se livre tout entière,
N’a pas de compromis ; tous ses regards sont vrais ;
Elle médite, puis parle aussitôt après,
Sans savoir si la chose a besoin d’être tue
Ou s’il importe peu qu’elle soit vite sue ;
Elle obéit à la première impulsion
Et se laisse entraîner par son expansion ;
Elle ne connaît pas encore le mensonge,
Ni le fugitif, ni celui qui se prolonge,
Ni le naïf qui se devine, ni l’adroit
Qui se présente avec vraisemblance, qu’on croit,
Et qui, pour rester fort, acceptable, plausible,
Et ne pas sortir des limites du possible,
Exige de nouveaux mensonges reliés
À lui-même et savants, mûris, étudiés.
Regardant la fillette au cœur plein de droiture,
Un homme, à l’artistique et pompeuse coiffure,
Incline un peu son corps rigide, tendrement,
Avec délicatesse, en père doux, aimant ;
Du bout des doigts, par un jeu taquin, il sépare