Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/16

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Entr’ouverte devant moi. Mon regard pénètre
Dans la boule de verre, et le fond transparent
Se précise ; ma main, en remuant, le rend,
Malgré ma volonté, fugitif et peu stable ;
Il représente toute une plage de sable
Au moment animé, brillant ; le temps est beau ;
Des clartés rares et minces courent sur l’eau
S’arrondissant suivant le hasard de la houle ;
Des promeneurs et des enfants forment la foule
Presque totalement oisive ; il fait du vent
Si l’on en croit certains fronts penchés en avant ;
On voit même un chapeau de paille qui s’envole,
Car son propriétaire, un peu trop bénévole,
N’a pas compté sur la brise et sur sa fraîcheur.

Au loin, perdu parmi les vagues, un pêcheur