Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un homme tient de sa main droite un gobelet
Sous l’étroit robinet ouvert ; le marchand verse
Et rit béatement de voir que son commerce
Va bien ; il a de la gaîté dans le regard ;
Il est trop cramponnant, expansif et bavard ;
Il aime disserter longuement sur la pluie
Et le beau temps ; il est déconfit et s’ennuie
Quand il n’a pas de bonne âme pour l’écouter ;
Un autre homme servi le premier va goûter
La boisson ; le bras rond et loin du corps il monte
Son gobelet et, l’œil vers le liquide, escompte
L’heureux moment qu’il va passer en avalant.





Deux garçons aux mollets trapus jouent au volant ;
Le plus petit mord sa lèvre, tant il s’applique ;
Ils sont dans un sentier capricieux, oblique,