Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/211

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Il a beau se tenir dans son coin, sur ses gardes,
Il recommence.

Trois jeunes filles bavardes
Jabotent longuement ; deux parlent à la fois,
Tâchant de se couvrir, l’une l’autre, la voix ;
La troisième a bien des bonnes choses à dire ;
Elle se tient prête à parler dans un sourire
Et se contente pour le moment d’écouter
Les propos palpitants avant d’en ajouter ;
Elle sait sur les gens des foules d’anecdotes
Qu’elle collectionne au moyen de ses notes.
Elle rédige avec constance son journal,
Consacrant un morceau de style à chaque bal ;
Dans les mois doublement remplis par les voyages,
Chaque soir elle vient à bout de plusieurs pages,
Embellissant les faits de ses excursions,
Enregistrant à la file les passions
Qu’elle fait à tous les pas, de droite et de gauche ;
Elle s’appesantit sur les flirts qu’elle ébauche