Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/219

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Une femme postée au milieu des arceaux
Tient paresseusement son maillet sur l’épaule
Et regarde le faux comique qui piaule ;
Dans ses réflexions elle manque de mot
Pour exprimer combien elle le trouve sot ;
Elle n’hésite pas à lui donner la palme
Du grotesque. Elle prend les choses avec calme
Dans l’existence ; elle y regarde à plusieurs fois
Avant de s’agiter et d’élever la voix.
Son verbe est lent ; elle est indifférente et molle ;
Après son copieux diner, elle se colle
Avec un gros soupir béat dans un fauteuil,
Et ne tarde jamais beaucoup à fermer l’œil ;
Un moment elle veut réagir, elle lutte,
Se raidit ; mais bientôt elle se dit : « Ah ! flûte ! »
Et, se laissant aller carrément, elle dort ;
Par intervalles, quand on parle un peu plus fort,
Elle retrouve sa conscience et soulève
Ses paupières de plomb, interrompant un rêve