Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/31

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Mais perd presque aussitôt de son intensité ;
Sous les impulsions de l’air elle exagère
Sa transparence claire et devient plus légère ;
Elle subit la forte influence du vent
Occupant un certain espace en arrivant
À la barque petite et frêle qu’elle cache
Et qui, sur les remous constants, ne se détache
Que derrière un rideau gris de vague brouillard.
Dans la barque, à l’avant, est assis un vieillard
Au regard avisé ; derrière ses lunettes,
Ses rides fines et profondes sont très nettes,
Très distinctes malgré le voile de douceur
Du brouillard enfumé ; c’est quelque professeur
En villégiature estivale, en vacance,
Ne cherchant nullement le bon ton, l’élégance,
Se reposant de ses innombrables travaux
Avant d’en commencer encore de nouveaux ;
Sa figure revêche, austère, est encadrée
Par une grande barbe impeccable et carrée ;
Sa cravate est collée et plate ; comme effet,