Page:Roussel - La Vue, 1904.djvu/84

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Debout, en la penchant un peu, s’en trouvant mieux
Pour sa main étendue et plate, dont le creux
Cherche un appui fixe et solide sur la pomme
Qui représente la figure d’un bonhomme
Riant et grimaçant, japonais ou chinois ;
L’homme, distraitement, écarte les cinq doigts,
Et sa peau même, dans sa pose, n’est qu’à peine
En contact avec la pomme ronde ; une veine
Très saillante fait un bourrelet long et gros
Qui se dessine fort nettement sur le dos
De sa main ; et cela forme une ligne basse,
Égale, régulière et douce qui dépasse
Le reste, en augmentant et forçant le niveau ;
Le Chinois sculpté sur la canne n’est pas beau ;
Les reflets mats et les gradations font croire
Que la tête, sans cou ni buste, est en ivoire ;
Le relief composant les traits est peu profond ;
Grâce à cela, l’ensemble, en gros, reste tout rond ;
Avec son imprévu recherché, la figure
Est une grosse charge, une caricature ;